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VINGT ÉTAPES POUR UN BRONZE

ÉTAPE N° 11 :
COULAGE DU BRONZE

Cette étape est sans doute la plus impressionnante de toutes. Les sarcophages sont placés dans une fosse remplie de sable et Jo Van Geert va manœuvrer le creuset au moyen d’un pont roulant et verser le bronze en fusion (1000°) dans l’entonnoir de chaque pièce.

Le métal liquide va ainsi se répandre dans tout l’espace libéré par la cire qui a fondu.

ÉTAPE N°12 :
LE BRONZE BRUT

Lorsqu’on casse le sarcophage refroidi, apparaît la pièce de bronze brut qu’il va falloir encore nettoyer au jet haute pression. La première fois que j’ai assisté à cette étape, je fus stupéfait de découvrir comme c’était moche !

J’ai presque cru que l’opération avait raté. Depuis, je suis rassuré et je sais qu’il faut passer par là avant de sublimer la matière lors des étapes suivantes.

ÉTAPE N° 13 :
SOUDURE ET CISELAGE

Heureusement, toutes les pièces ont été coulées comme il faut. Heureusement. Car si l’une d’entre-elles avait foiré, il aurait fallu tout recommencer depuis l’étape 9.

C’est ici qu’interviennent le soudeur et le ciseleur. Ils vont assembler les pièces et ciseler les raccords pour que l’on ne puisse plus détecter l’endroit des soudures.

Ce sont ces gaillards qui vont également polir le bronze pour lui donner cette teinte dorée (que certains artistes conserveront, mais pas moi).

ÉTAPE N°14 :
LA PATINE

C’est maintenant que nous allons donner sa teinte définitive au bronze. J’ai choisi ce vert clair qui rappelle celui des bronzes anciens que l’on croise dans les villes. C’est aussi la couleur du toit du Grand Palais dont nous serons les voisins sur les Champs-Élysées. Vert réséda, c’est aussi la teinte de la Statue de la Liberté et quelques autres célèbres consœurs.

L’un des intérêts de cette couleur claire est qu’au moment où la lumière du jour faiblit, la sculpture garde de la présence sans devoir être éclairée. Plus foncée, l’objet disparaîtrait visuellement devant la verdure sombre.

ÉTAPE N° 15 :
LE SOCLE

Chaque sculpture est présentée sur un socle d’acier peint. D’une part, parce que cela la rend plus majestueuse, d’autre part parce que la rend plus facile à transporter. Le socle fait partie intégrante de l’œuvre. Il est soudé par Thierry Devries et pèse, à lui seul, environ une tonne et demie, portant l’ensemble statue-socle à deux tonnes et demie.

Sur la contre-allée des Champs-Élysées, ce poids pose problème car nous nous situons pile au-dessus de la ligne 1 du métro et que la charge autorisée à cet endroit est de 420 kilos par mètre carré. C’est la raison pour laquelle nous avons dû déposer chaque « objet » sur des plaques de répartition des charges.