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VINGT ÉTAPES POUR UN BRONZE

ÉTAPE N° 16 :
LES FONTAINES

Parmi les vingt sculptures, il y a trois fontaines (une autre tradition de la statuaire dans l’espace public). Trois approches différentes et trois nouvelles gageures techniques.

C’est un fontainier professionnel qui a réalisé chaque installation en dissimulant dans chaque socle une pompe sophistiquée, plusieurs filtres ainsi qu’un système de désinfection de l’eau car il faut qu’elle reste pure, même si nous sommes tenus par la loi de faire figurer sur les socles que l’eau de la fontaine n’est pas potable.

ÉTAPE N° 17 :
COMMENT ÉCRASER UNE AUTO

C’est dans le bureau d’un concessionnaire automobile (qui voulait nous acheter une sculpture monumentale) que j’ai eu l’idée de cette bagnole écrasée par un énorme Chat de bronze. Le couple était mort de rire mais a finalement choisi un autre modèle à installer dans son jardin.

La séance d’écrabouillage de l’auto restera un grand souvenir. Nous avions d’abord imaginé vraiment lâcher la sculpture sur l’auto depuis une grue située à 10 mètres de haut, mais c’était trop risqué. La statue aurait pu se briser et (ou) l’auto ne pas bien s’aplatir.

La grue à griffe a fait le job en une fraction de seconde, le plus compliqué étant ensuite d’arriver à plier ou à meuler certains détails pour créer le « berceau » qui recevrait Le Chat de bronze.

Et c’est là qu’on se dit qu’on a de la chance de travailler avec des gens comme Thiry (ci-dessous)et Jo (en haut), parce qu’au final, on a vraiment l’impression que ce Chat est tombé sur l’auto.

ÉTAPE N° 18 :
LES DÉCHETS PLASTIQUES

Comment représenter la pollution plastique sinon avec du plastique ? C’est un poil paradoxal, mais c’est efficace. Nous avons d’abord imaginé disposer dans la sphère portée par Le Chat-Atlas des bouteilles d’eau minérale, de soda et autres bidons que nous collections dans nos sacs bleus. Il en faudrait un millier. Après quelques essais, nous nous sommes rendus compte que ce serait moche, peu hygiénique et pas très ragoûtant.

Ensuite, nous nous sommes dit que nous pourrions chercher du sponsoring inversé : contacter des marques et leur dire « Si vous ne nous donnez pas tant, nous utiliserons vos bouteilles très reconnaissables et cela vous fera de la contre-pub ». Mais ça ressemble à du chantage et nous avons abandonné, pas fiers de notre idée.

Finalement, nous avons commandé 1000 bouteilles neuves, neutres et vides. Pardon d’avoir généré cette production de plastique, mais notre but est d’en dénoncer l’usage démesuré dans nos sociétés.